Des leaks de jeux vidéo, en veux-tu ? En voilà. Les équipes marketing des plus grands studios et éditeurs de jeux vidéo ont pris l’habitude d’orchestrer la fuite d’artwork, des images et vidéos de jeux dans le seul objectif de créer du buzz autour d’une sortie.
Cette divulgation de données est bien entendu toujours rondement maitrisée, puisqu’il ne faut en aucun cas trop en dévoiler par peur de perdre une partie des joueurs (spoil intégral du jeu, graphismes décevants par rapport aux trailers…).
Les créateurs de jeux vidéo sont souvent victimes de cyber attaque
Après « The Last Of US 2 » (conçu par Naughty Dog) c’est autour du cultissime GTA VI produit par Rockstar d’être victime d’une attaque Cyber. Un hacker connu sous le pseudo de Teapotuberhacker a profité de plusieurs failles dans le réseau interne de la filiale Rockstar Toronto et a pu récupérer dans le « Slack » le contenu du jeu. Ce même contenu s’est en partie retrouvé sur un forum et le hacker menace désormais d’en dévoiler plus si RockStar ne répond pas à ses attentes (la demande de rançon a été confirmée).
Les enjeux et les garanties d’assurances pour y répondre
Les conséquences pour GTA VI sont plus que désastreuses, on vous explique ci-dessous pourquoi et ce que l’assurance RC Professionnelle + Cyber Risk prévoit dans ce type de cas :
- Avant toute chose, les équipes de chez Rockstar ont dû faire appel à l’assistance de leur contrat d’assurance Cyber qui est mobilisable en cas de sinistre. Ces experts en Cyber Risk interviennent afin d’identifier les failles dans leur réseau et afin de faire un état des lieux des données volées. Cet état des lieux est très utile car elle permet au studio de savoir ce que le hacker possède réellement (le bluff n’est pas à écarter).
- On a déjà constaté la fuite de plus de 80 vidéos présentant des phases du jeu, dont la plupart ne sont que des prototypes et qui vont donc nuire à la réputation de l’œuvre. En effet, le grand public n’a pas forcément connaissance que ces vidéos font partie d’une version « béta ». Nous avons déjà lu de nombreux commentaires (sous les articles traitant du sujet) d’amateurs de la série qui se plaignent de la « qualité » à venir du jeu.
Le contrat Cyber Risk de Rockstar pourrait donc prendre en charge des frais de réhabilitation d’image afin de remédier à cette situation très désagréable pour le studio.
- Au-delà de la fuite de données ce qui inquiète Rockstar, mais également son éditeur, c’est la perte du code source du jeu. Avec ce code il n’est pas inimaginable qu’on voit apparaitre une « version » gratuite de GTA VI sur internet ou encore des patchs proposant des codes de triches et utilisables sur le jeu final (une communauté « toxique » sur le mode multijoueur n’est jamais bon pour la réputation d’un jeu). A titre de comparaison le code source de Half-Life 2 avait été volé en 2003, ce qui avait conduit le studio à retarder la sortie du jeu d’une année. Dans le cas de GTA, il sera probablement nécessaire de réécrire partiellement le code du jeu. Rockstar a la chance d’être un studio/éditeur de jeux vidéo faisant partie d’un groupe très imposant qui se nomme Take Two Interactive. Rockstar n’aura donc très certainement aucun compte à rendre pour le retard pris dans le développement du jeu. Cela dit, dans ce cas précis tous les studios de jeux-vidéo de plus petite taille pourraient se voir réclamer un dédommagement de la part de leur publisher. Il est difficile de quantifier la perte subit par un éditeur suite au retard pris dans le développement d’un jeu, mais des experts ont pour rôle de chiffrer cette perte de chiffre d’affaires. Il est donc très important pour un studio d’être parfaitement assuré en RC Professionnelle et RC Cyber (de préférence auprès du même assureur) afin d’être couvert pour la réclamation que lui adresse son éditeur.
Votre studio est-il assuré en RC Pro et Cyber ?
N’attendez pas de subir une attaque pour vous entourer d’experts. Pensez à vérifier que vous êtes bien assuré en RC Professionnelle + Cyber. Nous réalisons régulièrement des audits des contrats d’assurance des studios de jeux vidéo. Il s’avère que très souvent, les contrats d’assurance que possèdent les studios ne sont pas conformes à leurs besoins.
Signé : Corentin Mahjoub
Sources :